- ABRI-SOUS-ROCHE
- ABRI-SOUS-ROCHEABRI-SOUS-ROCHEParmi les divers types de gisements préhistoriques, les abris-sous-roche, sites d’habitat installés au pied des falaises et simplement protégés par un surplomb rocheux, sont extrêmement nombreux dans toutes les régions du globe, non seulement en Europe, notamment dans la région dite franco-cantabrique, mais également en Afrique et en Amérique, là où de telles structures naturelles ont existé.Contrairement à une idée communément admise, l’homme préhistorique n’était pas un troglodyte. Il a peu habité les profondeurs des grottes. Dès l’Acheuléen supérieur, il a préféré les auvents des abris exposés au midi ou au soleil levant (les gisements exposés au nord sont rares et leurs dépôts sont pauvres). Sous l’abri de La Baume des Peynards (près d’Apt) comme au Bau de l’Aubesier (Vaucluse), Henri de Lumley a mis en évidence les vestiges d’une cabane aménagée contenant plusieurs foyers, et datant du Würm II. Les fouilles récentes reprenant l’étude des gisements anciennement explorés ont souvent permis de retrouver des couches de dépôts intactes s’étendant sur d’importantes surfaces et s’avançant très au-delà des sols antérieurement fouillés par les préhistoriens qui limitaient autrefois leur champ de fouilles à la zone couverte par la voûte actuelle, dans les grottes comme dans les abris. (À Combe-Grenal en Dordogne, François Bordes a découvert une occupation du sol en plein air s’étendant jusqu’à 25 mètres en avant de l’auvent de la grotte.) Les abris-sous-roche ont l’avantage, sur les autres gisements de plein air, de présenter très généralement d’excellentes stratigraphies non remaniées, les couches archéologiques ayant été préservées de l’érosion et des intrusions humaines par les éboulements périodiques du plafond rocheux sous l’action du gel. C’est la riche stratigraphie de l’abri-sous-roche de Laugerie-Basse (Dordogne) qui permit à Breuil et Peyrony d’établir la séquence de datation du Paléolithique supérieur. Si les peintures et les gravures pariétales se sont mieux conservées dans les salles et les couloirs profonds des grottes, elles existaient cependant sur les parois des abris en plein air, comme l’attestent les blocs et les écailles gravés et peints qui sont tombés et qu’on recueille dans les couches archéologiques (les abris Blanchard et Labattut à Sergeac en Dordogne en ont fourni l’exemple). En revanche, les sculptures pariétales se rencontrent exclusivement dans les abris. Leur aire de répartition est très réduite: elles font la célébrité de quelques abris situés entre la Loire et les Pyrénées (Cap Blanc, Le Fourneau du Diable en Dordogne; Roc-de-Sers, La Chaire-à-Calvin en Charente; Angles-sur-l’Anglin dans la Vienne, entre autres). Maints abris restent célèbres pour le matériel livré par leurs dépôts. Les abris de Laugerie-Haute et de Laugerie-Basse, comme celui de La Madeleine (long de 50 mètres) renfermaient des chefs-d’œuvre de l’art mobilier et tous les éléments typologiques de l’outillage osseux magdalénien; ceux de La Ferrasie contenaient six squelettes néandertaloïdes et les témoignages du rituel funéraire moustérien; l’abri de Cro-Magnon, aux Eyzies, les célèbres ossements d’Homo sapiens retirés de son niveau aurignacien.Les énigmatiques arts rupestres post-glaciaires d’époques préhistorique et historique non encore déterminées, au Levant espagnol, au Sahara dans le Hoggar, en Libye, en Afrique du Sud, en Amérique, ornent fréquemment la paroi d’abris-sous-roche.• 1868; de abri, sous et roche♦ Géol., paléont. Cavité peu profonde au pied d'une paroi rocheuse en surplomb, ayant servi d'habitation préhistorique. Des abris-sous-roche.abri-sous-rochen. m. Cavité naturelle à la base d'une falaise.⇒ABRI-SOUS-ROCHE, subst. masc.GÉOL., PRÉHIST. ,,Partie inférieure d'un escarpement, protégée par roches surplombantes, moins profondes qu'une véritable caverne.`` (Lar. encyclop.) :• Beaucoup de tribus néolithiques ont aménagé, dans des abris sous roches (sic) (...), des sépultures semblables à celles des chasseurs de rennes.J. DÉCHELETTE, Manuel d'archéologie préhistorique, celtique et gallo-romaine, t. 1 1908, p. 302.Rem. Le composé, auparavant mentionné sous abri, n'est cité de façon autonome que dans les dict. récents (Lar. encyclop. et Lar. 3).Orth. — Le mot est noté avec un trait d'union ds BAULIG 1956, Lar. encyclop. 1960 et Lar. 3 (Lar. 20e s.v. abri donne encore l'expr. sans trait d'union). Plur. : des abris-sous-roche.Étymol. ET HIST. — 1868 « enfoncement dans une paroi rocheuse » terme géol. (Année sc. 1868, éd. 1869, chap. 10, p. 371, cité par REY ds Fr. mod., XXXVI, p. 138 : Le nombre des cavernes et des abris sous roches ayant fourni des restes de l'industrie humaine augmente tous les jours).BBG. — BAULIG 1956.abri-sous-roche (avec ou sans traits d'union) [abʀisuʀɔʃ] n. m.ÉTYM. 1869; de abri, sous et roche.❖♦ Didact. (géol., préhist.). Enfoncement dans une paroi rocheuse, surplombé par une avancée (et moins profond qu'une caverne).0 Le nombre des cavernes et des abris sous roches ayant fourni des restes de l'industrie humaine augmente tous les jours.L. Figuier, l'Année scientifique et industrielle 1870, p. 371 (1869).
Encyclopédie Universelle. 2012.